Mes perles du Vietnam

Par André Roy le  sous Aventures

Je regarde la date… presque 22 ans ont passé depuis ce voyage et le Vietnam a certainement beaucoup changé depuis : l’embargo américain n’était même pas levé à cette époque et depuis, les voitures et les motos ont remplacé les bicyclettes. En fait, je réalise que, sans le savoir, je comptais parmi les « pionniers » qui ont découvert ce merveilleux pays très visité aujourd’hui. C’était ma troisième visite en Asie en autant d’années, mais mon premier réel coup de cœur, dont voici quelques perles.

1) Le théâtre à dormir debout

Hanoï, Vietnam, février 1994 – Ce sont nos premiers moments au Vietnam et Hanoï nous enveloppe de cette atmosphère « vieille Indochine » qui nous transporte dans le temps. Un peu déboussolé, avec Julien et mes autres compagnons de voyage, j’affronte la première épreuve, celle de traverser la rue dans ce torrent de bicyclettes et de scooters qui se faufilent devant et derrière moi comme l’eau entre des galets sur la plage.

Après avoir soupé dans un restaurant au charme suranné digne du roman l’Amant, de Marguerite Duras, nous nous dirigeons vers le théâtre des célèbres marionnettes d’eau. Toutefois, l’adrénaline nécessaire pour traverser chaque rue ne suffit pas à tenir mes compagnons éveillés ni même le guide! Le décalage encore tout frais, les lumières tamisées et l’action plutôt discrète qui se déroule devant nous ont eu raison de leur attention, et je les vois tous dodeliner de la tête. Essayant de résister pour voir et entendre ce spectacle typique, je me lève et me tiens debout dans l’allée. Peine perdue, je m’appuie contre le mur et je m’éveille en sursaut à la fin du spectacle!

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2) L’infirmière qui s’était tue

Quelque part près de Buon Me Thuout, nous découvrons le pays des M’nong, peuple qui habitent cette région, ainsi que le Cambodge. Je ne suis donc pas surpris de retrouver certains de leurs costumes, mais surtout les long houses ou maisons longues, vues aussi dans le nord de la Thaïlande. Le groupe passera la nuit dans une de ces très grandes maisons.

Notre hôtesse est une dame d’un âge respectable qui a exercé le métier d’infirmière pendant plusieurs années. Étant née à l’époque de l’Indochine, elle s’adresse à nous dans un français absolument impeccable, que j’ai retrouvé plus tard durant le voyage chez bien des Vietnamiens de plus de 50 ans. Or, cette dame charmante, qui ne faisait pas son âge, nous confie, à Julien et à moi, qu’elle n’avait recommencé à parler français que tout récemment, la langue du colonisateur ayant longtemps été interdite par le régime communiste. Je suis convaincu, à la voir sourire durant la conversation, qu’elle a eu grand plaisir à retrouver la langue de Molière durant notre court séjour.

3) Mui Ne, le désert orangé

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En route vers Ho Chi-Minh-Ville ou Saigon, notre minibus prend un petit chemin bordé de cocotiers qui forment un arc au-dessus de nous. Depuis la fin de la guerre, la nature, pourtant meurtrie, a repris tous ses droits et nous accueille, luxuriante. Nous aboutissons sur une plage, totalement dépourvue d’établissement hôtelier. Seul un minuscule restaurant avec sa terrasse ouverte sur la mer nous offre l’occasion de nous restaurer et de nous rafraîchir dans cette chaleur étouffante du midi.

Après cette pause revigorante, nous avons quelques minutes de marche à faire pour découvrir un décor tout autre, car la mer fait place à de magnifiques dunes de sable orangé, qui se découpent dans le ciel azur. À part quelques enfants curieux qui nous suivent, nous sommes seuls à marcher sur ces dunes qui se donnent des airs de Sahara. Le groupe se sépare et je me retrouve seul, pieds nus dans ce sable chaud à regarder les rouleaux blancs des vagues qui se fracassent non loin sur la plage.

Je ferme les yeux et savoure ce petit instant d’éternité…

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André Roy