Charmes persans

Par Francois Latulippe le  sous Aventures

Fermez la télévision, mettez votre section « Monde » du journal au recyclage avant même de l’avoir lu, et ignorez toutes les nouvelles internationales de l’heure qui vous accueillent dans votre boite courriel… bref, oubliez les bombardements quotidiens de la propagande médiatique de « l’axe du mal ». Prenez un bain de musique pour vous detendre l’âme… et laissez-vous transporter dans un eden terrestre où vous trouverez des gens attentionnés, généreux et si heureux de vous connaître… Me voici en Iran, depuis une semaine, de rencontres en découvertes, dans un univers touchant.

Les Iraniens sont maîtres dans l’art de vous recevoir comme si vous faisiez partie de leur famille. Au-delà, du cliché du sourire exotique, ce sont des étincelles qui jaillissent de leur yeux, une véritable réponse émotive à la bonne volonté, curiosité et même, audace du voyageur.

Comme vous le constatez, je succombe déjà au charme persan. L’expérience humaine est au coeur de mes découvertes.

Salam ! Malgre sa modestie, l’Iranien ne cache pas ses complexes pour parler les quelques mots d’anglais qu’il connaît afin de servir au mieux l’étranger… encourageant pour moi qui mêle encore les sons du farsi (la langue persane) avec le chinois, l’hindi, l’indonésien et même, le québécois ! Je viens de découvrir que dans leur langue populaire « merci » signifie sensiblement la même chose qu’en français.

Je fais une pause sur l’éloge des Iraniens.

Prenez un cube de sucre, mettez-le sous la langue tout en buvant un thé noir. D’innombrables occasions pour voir la vie défiler… À Shiraz, les jeunes couples se tiennent par le bout des doigts le long des grandes avenues. Quand on sent des étourdissements dans les mosquées grandioses, vous êtes à Isfahan. Allons reprendre nos esprits, calmement, le long de la rivière Zayandeh ; « la promenade des ponts », Si-O-Seh puis Kadju. Et là encore, l’émerveillement reprend, devant leur architecture… les jeunes iraniens sont aussi nombreux à profiter de ces lieux de verdure, refuges d’intimité.

La beauté du relief, en particulier les montagnes de la chaîne Zagros, ajoutent une trame lyrique aux tombeaux des poêtes et des rides millénaires à l’histoire de la Perse ancienne qui s’est deroulée dans la province de Pars (Fars). Et quand la curiosité nous fait prendre des routes reculées, une beauté naturelle, presque cachée, se dévoile : les chutes Margoon.

Les routes sont récentes, les bus ergonomiques et les paysages montagneux semblent marqués par chacune des pages de la longue histoire persane. La ville de Kashan (se prononce « cochonne », sérieusement) a vu des gens s’établir chez elle depuis 7 000 ans, mais est restée modeste. Elle réserve une cascade de beauteés au voyageur qui prend le temps d’y étirer son séjour.

C’est exactement ce que j’ai fait.

De maisons de nobles, aux hammams, jardins, bazar, soirées artistiques et encore plein de rencontres, ça me donne bien le goût d’y rester. Mais l’horizon m’appelle et demain matin, je me dirigerai vers un autre charme persan…

À bientôt, pour ma prochaine lettre persane, khoda hafez,

Francois, guide d’Explorateur Voyages