Santé : le « miracle » japonais

Par Pierre Mathieu le  sous Aventures

L’espérance de vie au Japon est la plus élevée au monde : 87 ans pour les femmes, 82 pour les hommes. Il y a peu d’obésité et certaines maladies sont peu présentes, les maladies coronariennes par exemple.

À première vue, ces statistiques peuvent paraitre surprenantes : les Japonais travaillent beaucoup et ils ont peu de vacances et de temps libre. De plus, la consommation d’alcool est assez élevée et le tabagisme est encore très présent. Enfin, le stress est un problème, et la pression est élevée tant pour le travail que pour les études, car le désir d’entrer dans les meilleurs établissements d’éducation est présent dès le plus jeune âge, les meilleures écoles maternelles faisant une sélection par concours. Tout cela peut sembler la recette idéale pour une espérance de vie limitée, et pourtant.

La longévité des Japonais peut être attribuée à deux choses : un style de vie actif et un régime alimentaire très sain. Des exemples ? On utilise peu sa voiture et on marche beaucoup. Le peu de temps libre est bien utilisé : les marches en montagne sont très populaires. Je me rappelle qu’en faisant l’escalade du Fuji avec un groupe, nous avions rencontré un Japonais de 99 ans. Grimper le mont Fuji, avec ses 3776 mètres, ce n’est pas comme faire l’escalade du Mont-Royal. Il est d’ailleurs habituel de rencontrer des groupes de Japonais grimpant une des nombreuses montagnes du pays. Un jour, dans le sud du Kyushu, après une dure montée, ce fut une grande surprise de retrouver au sommet de la montagne le Club de l’âge d’or complet d’un village voisin : pas étonnant que le nombre de centenaires ait dépassé les 40 000 l’an dernier.

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 Le secret est dans l’assiette

Mais je pense que le « secret » japonais réside surtout dans l’alimentation. Un repas traditionnel consiste en une soupe miso et trois plats d’accompagnement : poissons, algues et beaucoup d’aliments racines (taro, daikon) ainsi que des légumes marinés dans une pâte fermentée de son de riz (nuka-zuke). Évidemment, on y trouve toujours du riz. D’ailleurs, le mot japonais gohan, pour riz, veut aussi dire repas. Le petit déjeuner japonais est très équilibré ; un vrai repas complet : riz, salade de légumes, poisson, natto, nori et thé, pas de beurre, pas de bacon, pas de sucre. Dans la cuisine traditionnelle, il y a très peu de plats en sauce et l’on utilise très peu d’huile. Une cuisine très santé.

Tous ceux qui ont plus de 70 ans ont vécu à une époque où les gens mangeaient plus frugalement. Ils n’ont pas perdu cette habitude de repas légers. Une baisse de l’apport calorique réduit les maladies. Le cas « Okinawa », l’île la plus au sud, est intéressant : ils ont adopté l’enseignement de Confucius qui disait de ne manger qu’à 80 % de sa faim (Hara hachi bun me). On sort de table quand on se sent rassasié à 80%. Okinawa est l’endroit où il y a le plus de centenaires dans le monde. Selon le dicton, « 8 parties d’un estomac plein soutiennent l’homme, les 2 autres soutiennent le docteur ».

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 Les 3 piliers de l’alimentation au Japon

Respect des saisons : on ne mangera que des aliments frais.

Variété : la satisfaction vient de la qualité et de la variété des produits plus que de leur quantité. Les centenaires de l’ile d’Okinawa mangent en moyenne trente-huit aliments différents par jour.
Une belle présentation des plats : on prend le temps de bien préparer et présenter les plats, pour faire du repas un « rituel » à part entière. Un autre dicton japonais dit que « les yeux sont plus grands que l’estomac ».

Un voyage au Japon, c’est aussi la découverte d’une cuisine santé, mais surtout variée et délicieuse. C’est d’ailleurs le premier mot que j’ai appris en japonais, oishi.

Par Pierre Mathieu

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