Un clown dans la savane, au Kenya

Par André Roy le  sous Aventures

Masaï Mara, Kenya, février 1999 – Le camion de safari laisse la route, et Kivuva, le chauffeur, l’arrête au beau milieu de la savane. Notre guide masaï, Daniel, a vu quelque chose. Au loin, mais pas si loin, un troupeau d’éléphants avance tranquillement dans notre direction. Kivuva ne bronche pas, le véhicule est toujours dans leur trajectoire. Les pachydermes s’approchent et au dernier moment, le troupeau se divise en deux et nous entoure littéralement, passant son chemin. Je suis comme un bambin le jour de Noël, mes premiers éléphants en Afrique! Bienvenue au Kenya.

Nous poursuivons notre route vers le campement pour la soirée. Le soleil frôle déjà la cime des acacias et le ciel s’enflamme de toutes les teintes d’oranger. Les ciels d’Afrique sont les plus beaux que j’ai vus. Le camion s’arrête, nous sommes arrivés. En sortant les tentes et les bagages, je remarque qu’un des voyageurs possède une valise particulièrement volumineuse par rapport aux sacs à dos du reste du groupe. Après le repas, la soirée se termine autour du feu et nous passons notre première nuit dans la savane.

© Janina Kubik

Le lendemain, au petit matin, nous partons pour notre premier game run. Avant d’entrer dans le parc, nous croisons des Masaïs sur le chemin. Kivuva arrête le camion sur le bord et nous descendons les rencontrer. Daniel est avec nous pour les présentations. Nous discutons un peu, mais les jeunes semblent gênés par notre présence. C’est alors que le voyageur à la volumineuse valise sort de ses poches un sac plein de ballons à souffler. En quelques minutes, il en souffle plusieurs, de toutes les tailles et formes, sous le regard émerveillé des jeunes et des moins jeunes.

Le spectacle ne fait que commencer. Notre clown de la savane commence à façonner des animaux, girafes, éléphants, lions, avec ses ballons, et les distribue aux enfants en liesse. Le courant vient de passer entre les jeunes Masaïs et le groupe. Je crois que c’est une première pour Julien, notre guide, et certainement pour nous. Or, les surprises ne s’arrêtent pas là!

Un peu plus tard durant le voyage, nous sommes en chemin vers la réserve de Samburu et nous nous arrêtons, car il y a un rassemblement de Samburus un peu en retrait du chemin. Nous sortons pour aller les rencontrer, et quelques instants plus tard, tous s’agglutinent autour de notre singulier voyageur, qui avait dans sa valise des photos de vaches. C’est la cohue, car tous veulent voir les photos de leur animal favori. Nous réussissons à reprendre la route à la seule condition de laisser les photos des vaches à leurs fervents admirateurs.

Le voyage se poursuit en Tanzanie, et nous sommes aussi émerveillés qu’au Kenya par la faune et les paysages.

C’est dimanche et, en route, nous arrêtons près d’une église d’où l’on entend des chants religieux. Nous entrons et sommes accueillis par la communauté. Mais voilà que notre clown des savanes avait un dernier tour dans son sac ou dans sa valise désormais magique. Il s’était coiffé d’une perruque rouge et en avait apporté quelques autres que certains membres de la chorale ont aussitôt posées sur leur tête, continuant à chanter leurs hymnes en dansant comme seuls les Africains savent le faire.

Si pour l’ensemble du groupe, le spectacle des yeux se passait dans la savane, notre clown voyageur a certainement offert un spectacle dont se souviendront nos amis masaïs et samburus. Julien m’avait bien dit que chaque safari était unique…

André Roy

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